Patrimoine

Acheter une forêt

C’est une diversification patrimoniale à laquelle on peut accéder pour divers motifs : loisir, refuge écologique mais aussi lieu de chasse, et réserve de bois exploitable. La demande de forêts est très soutenue en France. Elle est actuellement très supérieure à l’offre. Dans tous les cas, il faudra entretenir cet actif et prendre en compte un élément crucial : le temps. Quelques repères sur ce marché.

Un achat sur le long terme

L’achat d’une forêt répond souvent à un objectif simple et sécuritaire : avoir un bien tangible, non soumis aux marchés financiers, immobiliers. Patrimonialement, c’est une diversification. Quelles que soient les raisons qui motivent l’acquisition, il faudra entretenir cet actif et prendre en compte un élément crucial : le temps. L’entretien d’une forêt doit s’envisager sur du très long terme et aura un coût significatif. Une fiscalité adaptée et attractive (cf ci-dessous) permettra toutefois de pondérer cet aspect.

Acheter une forêt ou de la forêt ?

Acheter une forêt en direct aujourd’hui, c’est déjà s’armer de patience car la demande est actuellement très supérieure à l’offre. Des agents immobiliers spécialisés, des experts forestiers, certains notaires et les Safer (sociétés d’aménagement et d’établissement rural) sont les principaux acteurs de ce marché. Un autre moyen d’acheter non pas une forêt mais de la forêt, sera l’achat de parts de groupement foncier forestier (GFF). L’optique sera différente. Acheter des parts c’est :

  • bénéficier d’une mutualisation (plusieurs régions représentées et plusieurs essences de bois au sein d’un groupement forestier)
  • ne pas avoir à se préoccuper de la gestion, assurée par le groupement
  • investir dans la forêt avec un budget plus accessible

Avec les GFF la notion de plaisir sera plus lointaine. Et la liquidité des parts n’est pas garantie.

Quelle réduction d'impôts ?

Sous réserve de détenir la forêt (pendant 15 ans) ou le groupement forestier (pendant 8 ans), l’investisseur pourra bénéficier d’une réduction d’impôt1 de 1 026 € (célibataire) ou 2 052 € (couple). D’autre part, certaines dépenses de travaux forestiers peuvent ouvrir droit à un crédit d’impôt2 pouvant atteindre un maximum de 1 125 € (personne seule) ou 2 250 € (couple). Ces avantages fiscaux sont soumis au plafonnement des niches fiscales (10 000 €).

L’impôt sur la fortune

De plus les souscriptions aux parts de groupements forestiers, lors de leur constitution ou à l’occasion d’augmentations de leur capital, peuvent ouvrir droit à la réduction d’ISF au titre des investissements dans les PME. Ces groupements forestiers doivent remplir certaines conditions tenant à leur activité et à leur structure. Le montant de cette réduction est égal à 50% des versements et ne peut excéder 45 000 €.

Faible rentabilité mais une transmission aux droits allégés

La forêt présente des rendements faibles (entre 1 et 2%) mais ses revenus (agricoles pour le bois) sont peu fiscalisés, bénéficiant d’un forfait. Les revenus de la chasse sont des revenus fonciers. À ces revenus, il conviendra d’ajouter (sur du long terme) la revalorisation de sa forêt. En parallèle de ce faible rendement, les donations ou les successions comportant des bois et forêts, des parts de GFF sont exonérés de droit de mutation pour 75% de leur valeur, sous conditions d’entretien et de durée de conservation.

1 L’acquisition doit satisfaire à des conditions de superficie et d’engagement de gestion.

2 Le contexte de la réalisation des travaux doit satisfaire à certaines conditions.