#HORIZONMARCHÉS

Quelles sont les conséquences du premier confinement sur notre économie mondiale ?

Après des semaines de craintes d’un reconfinement, celui-ci commence à se généraliser partout en Europe. Pour mieux comprendre ce qui pourrait se dérouler, revenons sur les conséquences du confinement du printemps dernier sur notre économie mondiale.

Retrouvez votre rendez-vous financier avec Tania Goncalvez, gérant d’actifs chez Dubly Transatlantique Gestion.

Transcription de la vidéo

Horizon marchés : Les conséquences du premier confinement sur notre économie mondiale

Nos économies face au confinement

Après des semaines de craintes d’un reconfinement, celui-ci commence à se généraliser partout en Europe. Pour mieux comprendre ce qui pourrait se dérouler, revenons sur les conséquences du confinement du printemps dernier sur notre économie mondiale.

Dans cette crise du coronavirus on oppose souvent la santé à l’économie. Et pour cause, le confinement a fait reculer le PIB des pays du G20 de 9% au 2nd trimestre. C’est la plus forte baisse jamais enregistrée depuis la 2nd guerre mondiale, qui est nettement supérieure à la baisse de 2,3% que nous avons connue au plus fort de la crise financière de 2009.

Les États-Unis voient ainsi leur économie reculer de 9,5%, la France de plus de 13,8% et l’Inde détient le triste record avec un recul du PIB de 25,2%.

Les indices boursiers ont naturellement pris acte de ce bouleversement avec des chutes de marché à fin mars allant de -18% pour l’indice américain le S&P 500 à -25% pour l’indice européen l’Eurostoxx.

Dans ce marasme, les sociétés sont-elles égalent face à ce bouleversement ?

Non, les entreprises ont réagi de manières très contrastées.


  • Tout d’abord, les gagnants, les leaders des nouvelles technologies.
  • Amazon, Microsoft, Zoom, dans la visioconférence ou encore Shopify, le leader de la création des sites Internet marchands ; tous ces Groupes ont vu leurs cours de bourse croître entre 70 et 140% depuis le début d’année. Ces croissances sont le reflet de l’évolution des chiffres d’affaires qui ont progressé entre 30 et 70% avec une amélioration significative de la marge d’exploitation.

    Comment expliquer cette performance ? Ces entreprises ont été les relais essentiels de la continuité des activités pendant le confinement, à l’image de Shopify qui a été capable de créer un site internet personnalisé pour le chocolatier Lindt avec une gestion des paiements et des livraisons en moins de 5 jours en plein confinement.


  • Ensuite nous avons « L’ancien monde » qui a su s’adapter.
  • C’est le cas des industriels Français comme Air Liquide et Schneider qui ont su gérer la crise avec une moindre baisse de leurs chiffres d’affaires et sont parvenus à défendre leurs marges en rationalisant leurs activités, et en cherchant de nouveaux relais de croissance, vers la Chine notamment, ou encore en profitant des livraisons d’oxygène aux hôpitaux surchargés. Depuis le début d’année le cours de ces industriels progresse de 11 et 17% en dépit de la crise sanitaire.

    Le leader des cosmétiques, L’Oréal, a également réussi sa transformation avec un chiffre d’affaire dans le e-commerce qui dépasse aujourd’hui les 23% et affiche une croissance de 60% sur cette division. Cette stratégie lui a permis de maintenir sa marge avec une baisse modérée du chiffre d’affaires au 2nd trimestre. Le titre est aujourd’hui en progression de + 8% depuis le début d’année.

    Outre-Atlantique, les géants de la distribution, comme Wal-Mart et Costco, sont également parvenus à doubler leurs chiffres d’affaires dans l’e-commerce. Au même titre qu’Amazon, Wal-Mart propose aujourd’hui à la moitié de la population américaine un service de livraison à domicile dans la journée moyennant un abonnement annuel de 100 $. Il fournit également à ses vendeurs tiers un service de vente, de stockage et de livraison des produits et commence à développer la publicité sur son site internet. Cette évolution connait un accueil favorable puisque ces titres progressent de + 20% en bourse.


  • Enfin, les groupes qui n’ont pas su s’adapter assez rapidement.
  • C’est le cas notamment de la Société Générale qui affiche une perte nette de 1,26 Mrds €, soit son plus mauvais trimestre depuis l’affaire Kerviel de 2008. De même pour l’industriel Michelin qui a vu ses ventes baisser de 20% avec un effondrement de sa marge d’exploitation. La transformation de ces Groupes est en cours mais cela prendra du temps, et la bourse a sanctionné ces sociétés avec une baisse des titres respectivement de 65% et 20% depuis le début d’année.


Ainsi, l’arbre des indices cache des valeurs qui ont réagi de manière très contrastée entre celles qui se sont adaptées et épanouies, et celles qui sont aujourd’hui en difficultés.

Entrons-nous définitivement dans un nouveau monde ?

Nous pensons effectivement que ce bouleversement des modes de consommation, et de production transforme progressivement nos habitudes. Cette crise a été et continuera d’être un accélérateur de tendances, surtout durant ce nouveau confinement qui affectera les mois à plus fort volume d’activité, contrairement au confinement d’avril et mai dernier.

Nous redoublons donc notre vigilance sur la soutenabilité des chiffres de croissance, des marges, des niveaux de valorisation mais également sur la solidité financière de ces sociétés. Nous souhaitons accompagner cette nouvelle économie et nous pensons que celle-ci perdurera dans le temps et bien au-delà de la crise sanitaire.


Merci pour votre attention et à très bientôt pour un nouveau point horizon-marché.