Conjoncture économique

La croissance mondiale résistera-t-elle au risque d’embrasement au Moyen-Orient et à une escalade protectionniste ?

En avril, le FMI a révisé en hausse ses prévisions de croissance mondiale, à 3,4%, niveau le plus élevé depuis 2010. Ce cadre positif masque cependant une inquiétude croissante des marchés financiers concernant les conséquences des décisions de Donald Trump sur l’activité mondiale.

La politique de D. Trump peut-elle influencer la croissance mondiale ?

En début de mois deux éléments sont venus menacer la croissance mondiale : l’escalade protectionniste entre les Etats-Unis et la Chine et les conflits au Moyen-Orient. L’approche des élections de mi-mandat (6 novembre prochain) pousse le président américain à accélérer le traitement de ces sujets « sensibles » pour les marchés financiers et les perspectives de croissance et d’inflation.

Etats-Unis / Chine : le bras de fer s'estompe

Le bras de fer opposant les Etats-Unis et la Chine a d’abord gagné en intensité avant de s’estomper grâce à l’intervention du président Chinois, rassurant par sa volonté d’ouvrir son marché domestique et de réduire certaines barrières à l’entrée. Malgré cet apaisement, la montée en puissance du protectionnisme commence à se faire ressentir dans les données économiques américaines avec, par exemple, l’ISM manufacturier1 qui a reculé en avril pour atteindre 57,3 contre 59,3 en mars.

Les conflits au Moyen-Orient inquiètent

L’autre menace pour l’activité internationale réside dans la volonté de D. Trump de s’attaquer à l’axe Syrie-Russie-Iran. Des incertitudes sur la production et la distribution du pétrole de la région ont poussé le prix du baril à plus de 70 $. Cette augmentation fait peser un risque inflationniste qui pourrait contraindre le cycle économique mondial, avec la réduction du pouvoir d’achat des consommateurs et une progression des taux d’emprunts.

Le contexte économique reste, pour le moment, bien orienté, mais ces menaces devront être suivies de près afin de savoir si l’activité mondiale en pâtira réellement ou non.

L’inflation est toujours au cœur des attentions des Banquiers centraux

Les statistiques d’inflation publiées en avril ont confirmé une stabilité en zone euro et une tendance haussière aux Etats-Unis.

En zone euro, l’inflation se situe à un niveau légèrement inférieur par rapport à février. L’appréciation de l’euro depuis mi-2017, qui pénalise les biens importés, explique cette tendance. Les perspectives d’évolution de l’inflation restent malgré tout positives pour les prochains mois, du fait de la capacité des entreprises à augmenter leurs prix à mesure que le cycle de croissance se poursuit et des hausses de salaires à venir.

Aux Etats-Unis, l'inflation devrait s'installer au dessus des 2%

La Réserve fédérale américaine devrait poursuivre sa politique de resserrement monétaire se traduisant par une hausse du dollar et une augmentation des taux américains.

Le contexte macroéconomique reste donc sur une dynamique positive mais sa sensibilité aux risques protectionnistes et géopolitiques est plus que jamais d’actualité. Les élections de mi-mandat pourraient apporter une plus grande stabilité en cas de résultat défavorable pour le président D.Trump.

1 Directeurs d’achat américain : mesure les intentions d’achats des entreprises américaines. Il signale un accroissement de la production s’il est supérieur à 50 et un ralentissement s’il est inférieur à 50.