#HORIZONMARCHÉS

Comment gérer le risque dans son allocation d’actifs ?

S’il est possible d’atténuer les effets d’une crise sur un portefeuille, mieux vaut les anticiper et les quantifier en amont, dès la phase d’allocation stratégique d’actifs.
Certains actifs agissent-ils bien comme des valeurs refuges ?

Retrouvez votre rendez-vous financier avec Jean-Patrick Mousset, responsable de l'allocation d'actifs chez Banque Transatlantique.

Transcription de la vidéo

Horizon marchés : Comment gérer le risque dans son allocation d’actifs ?

Interview de Jean-Patrick Mousset, responsable de l'allocation d'actifs chez Banque Transatlantique.

Comment gérer le risque dans son allocation d’actifs ?

Les performances des actifs financiers lors de la dernière décennie ont été exceptionnelles. Mais les évènements récents, comme la crise du Covid en 2020, rappellent que ces gains ne vont pas sans prise de risques. L’enjeu aujourd’hui est de préserver les gains passés, dans un contexte inflationniste, où des capitaux placés en dépôt non-rémunérés perdent mécaniquement de leur pouvoir d’achat.

Si la notion de risque financier peut être interprétée de multiples façons, sa définition la plus usuelle sur les marchés est celle de la volatilité. La volatilité, qui correspond à une mesure statistique d’écart-type, relève donc plus de la notion de degré d’incertitude, que d’une connotation négative. C’est pourquoi nous utilisons également la notion de Perte Maximale Historique sur une période donnée (la plus longue possible). Pour être exhaustif, il faudrait également appréhender d’autres facettes du risque : risque de liquidité, de change, de taux d’intérêt, ...

Quelles sont les classes d’actifs les plus et les moins risquées ?

Parmi les classes d’actifs les plus risquées, on retrouve celles exposées à la croissance de l’économie comme les actions, même si au sein même de cette classe d’actif, co-existent à la fois des actions à faible volatilité (valeurs défensives, par exemple, comme dans les secteurs des opérateurs télécoms ou des services aux collectivités) et celles à plus forte volatilité (à l’instar des petites capitalisations boursières ou des marchés émergents).

À l’opposé, parmi les classes d’actifs les moins risquées, figurent le monétaire, le fonds euro, l’obligataire, l’immobilier résidentiel ou des stratégies alternatives de performance absolue.

Comment gérer le risque de ces classes d’actifs dans son portefeuille ?
  • La première étape, à réaliser dès le début de l’élaboration de l’allocation d’actifs, est la diversification sur le long-terme. Elle doit être menée en amont, car des évènements tels que la survenance d’une épidémie ou d’une guerre sont, par nature, difficilement prévisibles. Sélectionner des classes d’actifs plus ou moins volatiles est un premier pas mais il n’optimise pas forcément le couple rendement/risque.
    Pour abaisser le risque de son portefeuille pour un objectif de performance donné, on va utiliser le paramètre de la décorrélation entre classes d’actifs, de façon à ce que quand un actif subit une forte baisse, une autre s’apprécie. Typiquement, on constate a posteriori que, dans les grandes crises, quand les marchés actions chutent fortement, les emprunts d’État, l’or ou certaines devises comme le Franc suisse agissent comme des valeurs refuges en protégeant le portefeuille.
  • Ceci étant, il existe des outils plus tactique, à utiliser sur le moment en réaction aux nouvelles économiques mais cela implique d’être extrêmement réactif. Par ailleurs, des études ont montré que ces mouvements tactiques du portefeuille, qui n’interviennent en général qu’après coup, n’ont qu’un très faible impact sur le risque global du portefeuille, contrairement à l’allocation stratégique définie en amont.
    Parmi ces mouvements tactiques, on a la possibilité de couvrir le risque du portefeuille via des contrats à terme ou optionnels. Comme cette démarche a cependant un coût, il est possible de la structurer en couverture partielle pour la rendre moins onéreuse.
    Par ailleurs, certains produits financiers structurés permettent de se prémunir des baisses de marché jusqu’à un certain seuil, préalablement déterminé, tout en encaissant une prime.
    Enfin, on peut également définir un capital garanti, par exemple à 80% ou 90% de son investissement initial et placer les 20% ou 10% restants sur des supports à risque avec un effet de levier, de façon à protéger partiellement son capital.

En conclusion, s’il est possible d’atténuer les effets d’une crise sur un portefeuille, mieux vaut les anticiper et les quantifier en amont, dès la phase d’allocation stratégique d’actifs.

À très bientôt pour un nouveau point #horizonmarchés.