La Banque Transatlantique donne la parole régulièrement à des philanthropes engagés.

Aujourd'hui, Danielle Rousseau et Patrick de Giovanni, fondateurs du fonds de dotation DAPAT, nous présentent leur action philanthropique en faveur des femmes en détresse.

Comment est né votre engagement philanthropique ?

Danielle : Entrepreneure par obligation plus que par vocation, j’ai rapidement pris conscience des difficultés que rencontrent les femmes dans « un monde fait par les hommes pour les hommes ». Je me suis alors engagée pour partager mon expérience et mon ambition : favoriser l’autonomie et l’indépendance des femmes. J’ai créé en France le réseau Dirigeantes (« des femmes pour faire progresser les femmes dans l’économie ») et je suis devenue experte en « entrepreneuriat féminin » auprès de l’OCDE.

Patrick : Grand donateur depuis longtemps, je me suis engagé il y a plus de 15 ans dans des activités bénévoles, particulièrement dans le financement et l’accompagnement d’entrepreneurs créateurs ou développeurs d’entreprises apportant des bénéfices sociaux en matière d’emploi (notamment de personnes handicapées), d’insertion professionnelle et de développement durable. J’ai aussi été très actif dans le domaine de l'aide alimentaire aux plus démunis.

De notre rencontre est né le projet de conjuguer nos expériences et sensibilités en créant un fonds de dotation disposant de capitaux importants, avec pour objet principal d’agir pour les femmes en détresse et les mères sans domicile fixe.

La cause des femmes en détresse a-t-elle été une évidence pour vous au moment de structurer votre démarche philanthropique ?

Danielle : Oui car quand Patrick a évoqué sa sensibilité aux personnes sans domicile fixe, j’ai immédiatement répondu : « oui mais les femmes sans domicile fixe ». Nous avons ensuite élargi aux femmes victimes de tous types de détresse, femmes victimes de violences ou réfugiées...

Pouvez-vous nous parler des Prix DAPAT que vous avez créés pour récompenser chaque année des initiatives exemplaires en faveur des femmes et mères en détresse ?

Danielle : Dès la création du fonds de dotation DAPAT, nous nous sommes attachés à identifier les associations agissant au bénéfice de femmes en détresse, et entrer en relation avec elles. C’est tout naturellement que nous avons créé les Prix DAPAT pour rendre plus visibles toutes ces associations remarquables.

Le succès a été immédiat avec 45 associations candidates en 2021 et 66 en 2022. Les candidatures pour la 3ème édition sont en cours et devraient marquer une nouvelle progression, illustrant bien la richesse du tissu associatif français au service des femmes en détresse.

Chaque année, la remise des prix est l’occasion d’une fête à laquelle participent 500 personnes. Pour l’édition 2024, la remise des prix se fera au théâtre du Rond-Point à Paris le 24 mars.

En dehors du soutien financier apporté aux projets que vous avez sélectionnés, quel accompagnement proposez-vous à vos associations partenaires ?

Patrick : Nous les accompagnons dans la durée, pendant au moins trois à cinq ans en leur apportant des conseils pour structurer et développer leurs opérations ainsi que des contacts et l’accès à divers services. Notre équipe projets, forte de 12 bénévoles, nous permet d’être très présents aux côtés des associations partenaires.

Vous venez également de créer la Foncière Sociale DAPAT. Quelle aide supplémentaire va-t-elle pouvoir apporter aux associations ?

Patrick : Depuis la création de DAPAT, nous avons été souvent confrontés aux difficultés rencontrées par les associations pour disposer durablement de locaux répondant à leurs besoins dans des conditions adaptées à leurs moyens financiers.

La foncière sociale DAPAT vise à acheter des locaux, choisis avec l’association partenaire, et à lui louer sur un temps long à des conditions économiques favorables.

Dotée à l’origine de 2 millions d’euros de capital, elle lèvera des fonds pour atteindre rapidement 10 puis 20 millions d’euros pour avoir un impact structurant sur le tissu associatif agissant au bénéfice des femmes en détresse.

Quelles sont les prochaines ambitions du fonds de dotation DAPAT pour les années qui viennent ?

Danielle : Dans notre travail d’accompagnement des associations, nous avons très vite pris conscience de l’efficacité de la mise en relation des associations les unes avec les autres pour les sortir de leur isolement. Nous avons décidé de développer et formaliser ce rôle avec DAPAT Tisseur de liens qui offrira un ensemble de services facilitant le quotidien et le développement du réseau relationnel des associations.

Par ailleurs, nous débutons la construction d’un réseau régional avec la création d’une première antenne DAPAT Nouvelle Aquitaine à Bordeaux cet automne.

Patrick : Bien sûr nous élargirons notre champ d’action avec plus d’associations partenaires et plus de services au bénéfice de ces associations.

Enfin, pour gérer ce développement accéléré, nous mettons en place une organisation structurée en nous appuyant sur une équipe salariée en cours de constitution, et surtout sur une quarantaine de bénévoles à ce jour, particulièrement motivés. Merci à eux, ils rendent tout ceci possible !

Repères biographiques

Danielle Rousseau est entrepreneure dans les domaines de l’environnement, de la communication et de l’organisation d’évènements. Elle a été présidente des Femmes cheffes d’entreprises des Hauts-de-Seine et a créé en 1998 le réseau Dirigeantes, pour faire progresser les femmes dans l’économie.

Patrick de Giovanni est un spécialiste du Capital Investissement avec une expérience d'une quarantaine d'années chez Apax Partners et Amboise Partners. Il a été également président de l'association professionnelle de Capital Investissement, France Invest. Il a une longue pratique de l’accompagnement d’entrepreneurs et de dirigeants dans la création et le développement d’entreprises.

En 2020, peu après leur rencontre, Danielle et Patrick décident de créer le fonds de dotation DAPAT pour soutenir les associations qui agissent en faveur des femmes en détresse.

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