La Banque Transatlantique donne la parole régulièrement à des philanthropes engagés.
Aujourd'hui, Guillaume Gomez, chef des cuisines de L’Élysée, nous présente son action philanthropique auprès de l’association humanitaire Vision du Monde et la genèse des trois « Instituts d’Excellence Culinaire » dont il est le fondateur à Madagascar et à l’île Maurice.

Vous êtes personnellement engagé dans de multiples projets caritatifs : d’où vous vient cette volonté de servir l’intérêt général ?

Je dois vous avouer n’y avoir jamais réfléchi. Je pense que l’engagement doit être quelque chose de naturel, d’irréfléchi justement… Toutes les causes sont belles à défendre et je ne conçois pas mon métier, ma vie, différemment. Apporter par ma présence, mon travail, mon action, un peu de réconfort et un sourire à quelqu’un, c’est ma principale motivation. Lorsque j’ai écrit mon premier livre de cuisine, j’ai tout de suite décidé que les droits d’auteur seraient reversés à des œuvres d’intérêt général, sans savoir que quatre autres livres suivraient et que les ventes seraient si bonnes. Aujourd’hui cela me permet d’avancer plus vite et de pouvoir répondre à différentes sollicitations.

Vous parrainez un enfant au travers de l’ONG Vision du Monde, en quoi cela consiste-t-il ?

C’est très simple, je verse tous les mois une somme d’argent qui va servir à améliorer le quotidien de l’enfant. Mais également de sa communauté, bien au-delà de sa propre famille. Cette approche est au service de tout un écosystème en finançant des structures sanitaires, des écoles, des bornes-fontaines... Les enfants sont au cœur du dispositif et permettent à la communauté de comprendre l’importance du rôle et des droits des enfants.

Vision du Monde vous qualifie « d’ambassadeur hors pair », votre notoriété de chef de l’Élysée favorise-t-elle votre philanthropie ?

Je ne pense pas que le rôle de chef de l’Élysée favorise la philanthropie, sinon mes prédécesseurs en auraient peut-être fait autant... J’essaie de m’impliquer le plus possible avec le peu de temps que j’ai. La médiatisation en tant que telle ne sert à rien, si ce n’est à flatter l’ego... Un jour une attachée de presse bienveillante m’a suggéré de mettre les demandes des médias au service de toutes les actions philanthropiques menées. Depuis, c’est ce que j’essaye de faire au quotidien : diffuser certaines des valeurs qui me sont chères : la fraternité, la transmission, la défense de notre terroir et l’égalité. De la recherche sur le cancer aux opérations pour le Sidaction, de la sensibilisation à l’autisme à la malnutrition, du soutien des travailleurs handicapés à la défense des droits des enfants, la médiatisation me permet de mettre en lumière certaines causes et de fédérer de nombreuses personnes et entreprises animées par les mêmes valeurs.

Vous ouvrez votre troisième « Institut d’Excellence Culinaire » en Afrique, à l’île Maurice, après en avoir fondé deux à Madagascar, quelle est la genèse de ce projet ?

Tout part d’une rencontre entre Madame Brigitte Macron et les frères Ismail, franco-malgaches et producteurs de la meilleure gambas au monde - une espèce endémique du nord de Madagascar. Ils parlent ensemble de projets éducatifs pour les enfants défavorisés et évoquent l’idée d’un parrainage de cours de cuisine.

Mais une fois sur place, voyant l’énergie et l’investissement des frères Ismail et de leurs équipes pour toute une population, le financement de dispensaires, la construction d’une école, l’accessibilité gratuite à l’eau potable, à l’électricité, aux soins médicaux, j’ai souhaité les aider davantage et montrer aux jeunes malgaches que le travail peut mener à l’Excellence, même lorsqu’on est issu de la rue.

Tous les jeunes qui intègrent le cursus de l’« Institut d’Excellence Culinaire » sont promis à un bel avenir. En effet, les hôteliers de cette zone géographique de l’océan Indien sont en demande de personnel qualifié et 100% de nos jeunes sont embauchés après leur formation. Pour une première génération qui accède à l’éducation c’est formidable.

Cette même année, je rencontre à Madagascar le Père Pedro qui me dit vouloir un institut dans sa communauté d’Akamasoa. Puis les frères Ismail décident de s’implanter sur l’île Maurice pour répondre à la demande de produits frais de leurs clients, à savoir tous les palaces de l’île, et me proposent d’implanter un troisième institut dans leurs locaux pour aider les jeunes de Maurice. D’autres propositions sont actuellement à l’étude.

Repères biographiques

Aux cuisines de l’Élysée depuis 1997, Guillaume Gomez devient en 2004 le plus jeune lauréat « Meilleur Ouvrier de France » dans la catégorie cuisine. Il reçoit en 2012 le Prix du Rayonnement Gastronomique, en 2013 il est nommé par les Nations Unies Ambassadeur pour la défense des appellations d’origine, et il devient en 2018 « Food Personality of the year ».

En savoir plus :
https://www.visiondumonde.fr/actualites/guillaume-gomez-chef-engage/


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