SUR LE PONT

« Sur le pont » avec Pascal Cagni, Chairman de Business France, et Frédéric Taddeï.

Un pont vers de nouveaux horizons.
La Banque Transatlantique donne la parole à des personnalités inspirantes qui racontent leur parcours et leurs projets dans une série d’entretiens avec Frédéric Taddeï.
Ancien General Manager d’Apple Europe et actuel Chairman de Business France, Pascal Cagni nous parle de son rôle dans le développement de l’image de la France à l’international.

Transcription de la vidéo

Vous présidez Business France, l'agence publique chargée de promouvoir la France auprès des investisseurs étrangers. Comment vous en êtes arrivé là ?
Ce qui me motivait, c'était vraiment une vraie curiosité, une vraie soif du savoir et de découvrir que j'ai toujours en fait, puisque je continue à voyager et à voir le monde.
À la tête d'Apple Europe, le moteur c'était quoi ? L'appât du gain ? La culture du profit ?
Non, vous savez que la culture Apple, c'est une culture libertaire qui vient un petit peu des hippies des années 60-70 et il faut bien comprendre que j'ai rejoint Apple plutôt que Dell. 90% des personnes me disaient qu’il ne fallait surtout pas aller chez Apple qui était morte et aller chez Dell qui était le modèle dominant. Donc, en l'occurrence, c'est tout sauf le gain puisque j'ai sans doute laissé beaucoup d'argent en ne rejoignant pas Dell.
Mais c'était l'aventure d'une renaissance et surtout de pouvoir cultiver cette idée qu'on va créer des outils pour l'Homme.
Et l'idée, très à la mode, à l'époque, de faire du monde « a better place », ça a été un moteur, aussi ?
On parlait de la bicyclette du cerveau. On parlait en gros d'offrir des outils à tout le monde pour qu'ils soient un petit peu, qu'ils puissent continuer à participer à leur développement personnel donc, pendant dix ans, j'ai passé mon temps à essayer, à la fois, de vendre mes beaux produits mais aussi d'un petit peu prêcher cette bonne parole sur combien la technologie pouvait être essentielle. Et j'ai rencontré là une nouvelle France.
Une génération de jeunes qui avaient envie d'être entrepreneurs et où le modèle dominant n'était plus de devenir un haut fonctionnaire qui font, par ailleurs, un merveilleux travail en France, mais d'être un entrepreneur et de créer des entreprises. C'est très très réjouissant, en fait.
Et qu'est-ce qui vous motive à la tête de Business France ?
J'ai une mission, à la fois, de représentation et une mission de gouvernance puisque je suis président du conseil d'administration. Compte tenu de mon passé, il faut que je me mette plus en phase sur comment j'attire les talents et les investissements internationaux en France.
Si on croisait, sur cette passerelle, l'étudiant que vous étiez à Sciences Po ou à HEC.
Qu'est-ce que vous croyez qu'il vous dirait ?
J'aimerais qu'il vienne vers moi et qu'il me dise j'ai une idée, comment... Comment pouvez-vous m'aider à la réaliser ? Donc c'est de pouvoir lui dire qu’avec une idée, on peut faire beaucoup de choses.
Donc, c'est être très très ambitieux. Il faut qu'on revienne un petit peu à une France conquérante.
Moralement, philosophiquement, vous avez l'impression de vous être réalisé ?
J'essaie très modestement d'aider mon pays dans la réforme.
Je vais essayer de participer à quelques entreprises entrepreneuriales mais j'ai mille et un autres projets.
Impacter l'export, impacter les investissements étrangers, faire en sorte qu'on ait plus d'entrepreneurs encore.
Et peut-être qu'on montre une voie un peu différente en France. C'est-à-dire que, on se dit :
« Est-ce qu'on doit réinventer un modèle social, un capitalisme différent ? »
Vous avez l'air de dire qu'au fond il faut savoir en quoi on est bon ?
Quand vous développez les grandes leçons d'une vie, vous vous dites toujours travailler vos forces.
Parce que c'est la seule façon de pouvoir remarquer les choses et se différencier.