Le mois de juillet a logiquement été plus influencé par la micro-économie que la macro-économie car les entreprises ont publié leurs résultats semestriels. L’impact de la micro-économie a d’autant plus été important que, sur les niveaux de valorisation actuels, une légère déception sur une partie des résultats suffit pour constituer une sanction sur les titres.

Maintien des incertitudes macro-économiques

Dans une perspective plus large, les secteurs défensifs ont surperformé les secteurs cycliques dans un contexte où certaines banques centrales ont assoupli leurs discours et/ou baissé leurs taux.

La FED a baissé ses taux de 25 bps comme l’attendait le marché, qui espérait néanmoins une baisse des taux d’une plus grande ampleur. Ce maintien des incertitudes macro-économiques, favorisé par des responsables politiques volatils et hyperactifs (D. Trump et B. Johnson) a été moins indulgent envers les actifs moins domestiques ou présents dans un environnement concurrentiel intense (banques, industrie, matériaux, énergie).

Les rendements obligataires se sont réduits en Europe, sont restés stables aux États-Unis, et sont la conséquence du flight to quality opéré par les investisseurs. Parallèlement, les tensions au Moyen-Orient, le volontarisme prononcé de D. Trump ainsi que la décision des membres de l’OPEP de poursuivre leurs réductions volontaires de production jusqu’à mars 2020 ont fait baisser les prix du pétrole.

Une croissance américaine toujours bien soutenue

Sur le plan des statistiques, le PIB américain est ressorti au-dessus des attentes à 2.1% pour le deuxième trimestre. La crainte de la Fed est donc plus liée à la croissance mondiale et une faiblesse persistante de l’inflation, ce qui corrobore le discours de la BCE. La croissance américaine est toujours bien soutenue par la consommation domestique et le chômage reste bas et stable (3.7%). La production industrielle a été stable sur le mois de juin, les ventes au détail ont progressé de 0.4%.

La perspective accommodante de la BCE met en lumière le ralentissement de l’indice PMI composite de la zone euro (51.5, soit -1.7 sur le mois) avec en première ligne le recul du secteur manufacturier. Le climat des affaires en Allemagne se dégrade, la croissance du PIB de la zone euro ralentit pour le deuxième trimestre (0.2% vs 0.4% au premier trimestre). Les incertitudes politiques de la zone (difficultés de Sanchez en Espagne, tensions entre l’Europe et l’Italie, risque d’un hard Brexit renforcé avec la nomination de B. Johnson) nous encouragent à favoriser les entreprises de qualité avec une bonne visibilité sur leur croissance future.

La Chine impactée par le ralentissement de ses exportations

Les marchés restent sous la menace de tensions au sein des négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine. Le PIB chinois est tombé à son plus bas depuis 2008 à 6.2% (vs 6.4% au premier trimestre) même si on a pu observer une petite reprise sur le mois de juin seulement : +6.3% en production industrielle (vs +5% en mai). La Chine a directement été impactée par le ralentissement de ses exportations (1.1% en mai à -1.3% en juin), notamment vers les États-Unis. Les chiffres des importations (-7.3% sur un an) montrent que la demande intérieure n’est toujours pas un moteur suffisant pour soutenir la croissance. Le marché semble anticiper une baisse des taux d’intérêt de refinancement des banques et une nouvelle baisse du ratio de réserves obligatoires des banques pour soutenir les mesures de relance.

Achevé de rédiger le 02/08/2019