Transcription de la vidéo
Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, ces sociétés ont désormais envahi notre quotidien.
Ces startups, parfois créées dans un garage, sont devenues les plus grandes capitalisations boursières mondiales et ont su révolutionner le 21e siècle.
Pourtant, elles sont de plus en plus décriées pour leur mainmise tentaculaire sur l’économie mondiale et leur pratique fiscale. Elles iraient même jusqu’à menacer la souveraineté des États.Après avoir organisé des réseaux d’amis, des échanges de messages via Messenger, des partages de photos via Instagram et récupéré des données, Facebook s’attaque à présent aux porte-monnaie et a ainsi récemment annoncé son projet de créer une monnaie numérique privée, appelée «Libra», qui serait disponible pour la totalité des utilisateurs de sa plateforme. Elle sera donc susceptible d’être utilisée par 2,5 milliards de personnes dans le monde, soit un tiers de la population mondiale !
Cela pourrait signaler la volonté de Facebook de créer une forme d’organisation sociale alternative à la souveraineté des États et des banques centrales en place, jusque-là les seuls à être en mesure de battre la monnaie.Déjà présents depuis l’éclatement d’une série de scandales sur l’utilisation de données des utilisateurs du réseau social, le doute et la méfiance prennent de l’ampleur.
Google, Amazon, Apple et Microsoft ont également atteint une position dominante dans leurs marchés respectifs.
Ces sociétés ne seraient pas pour autant les premières à être menacées de démantèlement au nom des intérêts des consommateurs et de la libre concurrence de marché de la part des organismes antitrust américains. Ce fut le cas de Standard Oil ou de l’American Tobacco Company au début du XXe siècle, ou encore de l‘opérateur télécom AT&T, l’American Telephone & Telegraph Company, scindé en 12 entités (appelées pour l’occasion « Baby Bells »), considéré comme la dissolution de la plus grande entreprise de l’histoire américaine.
En 1998, le gouvernement américain a également tenté de démanteler Microsoft, une démarche qui suite à un accord, n’a pas abouti.
Quant à la situation actuelle, de nombreuses voix se sont levées pour réguler l’activité des GAFAM, voire les démanteler pour position dominante abusive.
Mais quels seraient les avantages d’une éventuelle scission de ces pouvoirs monopolistiques ?
Tout d’abord une scission permettrait l’augmentation de la performance opérationnelle, l’amélioration de l’efficacité des dirigeants, le recentrage vers le cœur de métier et une meilleure allocation des capitaux. L’expérience des Baby Bells a également montré que la scission a rendu les différentes entités plus dynamiques et plus rentables, profitant ainsi aux actionnaires ayant gardé leurs titres.Cependant, il ne sera pas chose simple que de s’attaquer à ces géants.
Tout d’abord, la complexité de leurs activités pourrait être perçue comme un obstacle à la scission et chaque entité pourrait prendre encore plus d’ampleur et croître plus vite comme en atteste l’exemple de la scission d’AT&T.
De plus, la montée en puissance des entreprises chinoises pourrait peut-être obliger les sociétés technologiques américaines à maintenir leur avantage compétitif lié à leur taille.
Enfin, l’intense activité de lobbying de ces 5 sociétés auprès des institutions gouvernementales freine tout type d’investigation à leur détriment.
Dans l’intérêt commun, les organismes d’État iront ils au-delà de ces contraintes ?
Les GAFAM continuent à renforcer leur pouvoir sur l’économie américaine et mondiale à un tel point que leurs velléités expansionnistes commencent à devenir préoccupantes. Mais pour autant l’actionnaire peut être rassuré quant au fait qu’une scission ne fera pas perdre de valeur à la société et pourrait même lui être profitable à moyen-long terme.