Conjoncture économique

Stabilité des marchés mais la désynchronisation des économies se confirme

Durant ce trimestre, malgré une volatilité encore présente, les indices finissent à des niveaux proches de ceux de fin juin. On constate néanmoins un écart de performance significatif entre les zones géographiques : les États-Unis continuent de caracoler en tête des indices mondiaux alors que l’Europe affiche des performances plus contrastées.

Les mesures fiscales favorisent la croissance américaine

Les différentes mesures fiscales prises par le gouvernement Trump à la fin de l’année dernière (baisse de l’impôt sur les sociétés de 35 à 21%, baisse de la fiscalité des ménages, incitation au rapatriement des fonds détenus à l’étranger ou encore la passation immédiate en charge déductible des investissements en matériel) ont très nettement dopé la croissance américaine. Au deuxième trimestre, elle s’est établie à +4,1%, un résultat très supérieur aux attentes des conjoncturistes.

Surchauffe de l’économie américaine ?

Les ménages et les industriels affichent une nette confiance se traduisant par des indicateurs avancés et des indicateurs de confiance des consommateurs au plus haut. Le risque actuel réside dans la surchauffe de l’économie américaine avec des conséquences possibles sur les taux.

Mais la Réserve fédérale a démontré qu’elle pilotait sa politique de remontée de taux avec prudence afin de ne pas inverser de manière significative la dynamique de croissance.

L’Europe à la traîne

Alors que l’accélération de la croissance en 2017 avait surpris, la dynamique européenne semble depuis grippée. De nombreux événements politiques sont venus contrecarrer l’espoir d’un axe franco-allemand. Les élections législatives allemandes ont obligé Angela Merkel à trouver une majorité de coalition avec les sociaux-démocrates. Les élections législatives italiennes n’ont pas fait émerger une majorité claire et la surprise est venue de l’accord de gouvernement trouvé par le mouvement 5 étoiles et la Ligue du Nord. Les risques d’une rigueur budgétaire à géométrie variable et la nouvelle montée des populismes apportent de nombreuses incertitudes quant à l’unité européenne.

Les investisseurs plébiscitent les États-Unis

En Europe, la confiance s’effrite et les instituts de conjoncture ont déjà abaissé leurs prévisions de croissance pour 2018 et 2019. Dans un tel contexte il n’est pas étonnant que les investisseurs soient aussi frileux et plébiscitent les valeurs américaines.

En effet, les États-Unis continuent à afficher une croissance qui accélère après 10 années d’un cycle haussier porté par les injections de liquidités. Le risque d’une guerre commerciale avec la Chine nous semble peu probable tant les deux acteurs auraient à y perdre.

Les secteurs à forte visibilité

Notre zone de prédilection reste les États-Unis. L’Europe, malgré ses maux, possède également de grandes sociétés mondiales dont les produits sont universels. Le luxe, l’aéronautique, la technologie digitale ou environnementale, les mécanismes industriels ou logistiques, sont autant de secteurs où l’Europe possède des champions dignes d’intérêt.

Sur l’ensemble des zones, nous privilégions des secteurs qui apportent une bonne visibilité à moyen terme sur la progression de leur activité.