#HORIZONMARCHÉS

Les marchés à l’heure d’une bulle spéculative ?

Qu’est-ce qu’une bulle spéculative ?
Quelles ont été les causes des précédentes bulles ?
Sommes-nous aujourd’hui dans une bulle ?

Retrouvez votre rendez-vous financier avec Jean-Patrick Mousset, responsable de l'allocation d'actifs chez Banque Transatlantique.

Transcription de la vidéo

Horizon marchés : Les marchés à l’heure d’une bulle spéculative ?

Interview de Jean-Patrick Mousset, responsable allocation d'actifs chez Banque Transatlantique

Les marchés à l’heure d’une bulle spéculative ?

Une bulle spéculative commence à se former quand une décision d’investissement ne se base plus sur des fondamentaux économiques, mais uniquement sur un pari à la hausse du prix de l’actif.

La bulle, souvent amplifiée par les médias, prend de l’ampleur au fur et à mesure que d’autres investisseurs se joignent au mouvement de hausse, guidés par des considérations plus émotionnelles que rationnelles. L’investissement rationnel est une tâche plutôt ennuyeuse avec des gains limités alors que le spéculateur entrevoit, lui, des gains rapides et potentiellement faramineux. Il faut reconnaître que la distinction entre un investissement rationnel et un investissement spéculatif est souvent ténue.

Quelles ont été les causes des précédentes bulles ?

Il y a eu de nombreux épisodes de bulles spéculatives par le passé. On peut citer la bulle des Tulipes au 17ème siècle ou plus récemment, la bulle japonaise dans les années 80, la bulle internet de la fin des années 1990 et la bulle immobilière suivie de la crise financière de 2008.

En général, on observe de très fortes hausses de prix dans les dernières phases haussières de bulles.

Plusieurs facteurs participent à la formation de ces bulles. On peut citer notamment :

  • - La hausse du crédit, guidée par des politiques monétaires accommodantes (baisse des taux, injections de davantage de liquidité dans l’économie) et par un assouplissement des conditions générales d’octroi de crédit,
  • - Des aspects comportementaux qui poussent certains investisseurs à agir sous le coup de l’émotion alors que la raison justifierait plutôt de s’abstenir,
  • - Egalement un optimisme naturel aussi, amenant à surestimer des tendances de hausses et ignorer la logique de retour à la moyenne des rentabilités qui devrait logiquement guider une économie soumise à la libre concurrence,
  • - Enfin, une couverture accrue des médias et des réseaux sociaux qui amplifie ces phases d’exubérance des marchés.
Aujourd’hui, sommes-nous dans une bulle ?

Du côté obligataire, les taux d’intérêts réels et les primes de crédit sont à des niveaux historiquement bas, suite à l’action des banques centrales.

Corollaire de ce contexte de taux très accommodant, les valorisations des marchés actions se situent sur des points hauts depuis la bulle internet des années 1990 et les prix des acquisitions en Private Equity ont largement dépassé leur niveau de 2007.

Le marché résidentiel immobilier nord-américain n’a jamais été aussi élevé en terme réel, c’est-à-dire retraité de l’inflation.

Cela ne veut pas dire pour autant que ces valorisations élevées soient synonymes de bulles spéculatives. Si l’actif est de qualité cela implique plutôt que les perspectives de rentabilité futures seront plus faibles que par le passé.

Cependant, sur certains segments du marché, les prix se sont envolés en l’absence même de valeur intrinsèque de l’actif. Les décisions d’investissement semblent plutôt guidées par la peur de perdre une occasion profitable.

On ne sait jamais quand une bulle éclate. Un marché de flux peut très bien prolonger et accélérer la spéculation.

Par le passé, on a pu observer parmi les éléments déclencheurs d’éclatement de bulle :

  • - des hausses de taux,
  • - ou des erreurs de communication de banques centrales sur leur politique monétaire,
  • - mais aussi une hausse trop brutale du prix des intrants, comme le pétrole en 2008.

Un autre point est de savoir quels sont les effets d’entraînement de l’éclatement d’une bulle cantonnée à un segment de marché sur l’ensemble des prix des actifs.

Que faire dans ce contexte ?

En revenant aux fondamentaux de l’investissement, on préférera dans sa construction de portefeuille la sélection d’actifs de qualité, aux bilans solides, générateurs de flux de trésorerie récurrents.

Dans un portefeuille diversifié, les obligations d’État ne fournissent plus autant que par le passé la protection nécessaire à une baisse des valorisations des actifs risqués. Aussi se portera-t-on de préférence sur des actifs moins inflatés par les achats massifs des banques centrales et sur des approches flexibles et décorrélées.

À très bientôt pour un nouveau point #HorizonMarchés.