Bourse

Forte correction des marchés ou début du retournement du cycle ?

En octobre les marchés et particulièrement les marchés américains ont enregistré des baisses importantes. Les investisseurs affichent une attitude clairement averse au risque.

Des baisses inédites

Le mois d’octobre fut le mois du décrochage des marchés. Les marchés américains ont notamment accusé des baisses inédites (NASDAQ -4,43% sur une journée, sa plus forte baisse journalière depuis août 2011). Les bons résultats publiés aux États-Unis n’ont pas compensé les nombreux avertissements en Europe sur des thématiques différentes (problèmes d’exécution de contrats, pression sur les marges, ralentissement chinois, manque de croissance organique...).

Le spectacle politique mondial est effrayant

Le budget italien a été rejeté par la Commission européenne entrainant la colère de certains députés de la Lega (l’un d’eux a même essuyé sa chaussure « Made in Italy » sur les notes du commissaire européen Pierre Moscovici...). Acte fantasque, comedia dell’arte, provocation électoraliste... le spectacle politique mondial fait peur (négociations au point mort sur le Brexit, campagne électorale virulente et outrancière au Brésil, colis suspects envoyés à des figures et institutions démocrates aux Etats-Unis...)

La tension monte sur les marchés

L’ambiance est donc tendue sur les marchés avec de nouvelles craintes de ralentissement en Chine, comme début 2016, sauf que dans le cadre actuel, il est possible que les bénéfices commencent à être révisés à la baisse – en Europe tout au moins. Dans une phase d’ajustement des taux d’intérêt, il n’est pas illogique d’assister à une correction des niveaux de valorisation de certaines classes d’actifs.

Une correction sans réel élément déclencheur

Si la correction d’octobre a été impressionnante, elle a aussi été frappante par son manque d’élément déclencheur. C’est davantage la dégradation d’un contexte général qui a pesé sur les marchés :

  • Hausse rapide des taux longs réels américains dégradant les valorisations théoriques des entreprises.
  • Ralentissement de la liquidité des grandes banques centrales.
  • Tensions sino-américaines.
  • Même si les résultats des entreprises au 3ème trimestre ont sensiblement dépassé les attentes aux États-Unis, les perspectives des chefs d’entreprises sont plus mesurées.

Début du retournement du cycle ?

Toutefois, les signes qui préfigurent la fin du cycle manquent toujours à l’appel : l’inflation reste contenue, les marges des entreprises ne sont pas en phase de dégradation et les charges d’intérêts des entreprises demeurent soutenables. Le durcissement des conditions financières suite à la correction des marchés ramène les grands indices sur des moyennes historiques. Il est donc difficile à ce stade d’anticiper si le ralentissement observé est le début du retournement du cycle.

Achevé de rédiger le 07/11/2018